Pourquoi mon enfant n’a pas confiance en lui ?

par | Mai 23, 2022 | 0 commentaires

La confiance en soi se traduit par le fait de se connaitre et croire en ses propres capacités. 

L’enfance et l’adolescence représentent des étapes importantes dans le développement de cette confiance. C’est pendant cette période que votre enfant se développe le plus et qu’il est possible de renforcer ou modifier certains comportements. 

Tout se passe dans la stimulation de notre cerveau …

Dans notre cerveau, nous avons de nombreuses fonctions, dont les « fonctions exécutives ». 

Celles-ci nous permettent de contrôler nos comportements, nos émotions et notre cognition (c’est-à-dire notre concentration, notre autonomie et notre capacité à nous organiser et à nous adapter). Vous pouvez vous les représenter comme le chef d’orchestre du cerveau.

 A l’intérieur de ces fonctions exécutives, il y en a une en particulier qui s’appelle « l’initiation ». Cette dernière nous permet de nous mettre en action, d’oser prendre la parole, d’avoir nos propres idées et de prendre des décisions et par la suite, d’être autonome dans notre vie privée et professionnelle. Elle est impliquée dans le sentiment d’auto-efficacité. En d’autres termes, c’est le fait de se sentir capable de faire des choses sans l’aide de personne. (PS : j’aime bien appeler cette fonction « Madame Initiation » avec mes petits patients).  

… dès le plus jeune âge !

Plus le sentiment d’auto-efficacité sera élevé chez un enfant, plus il aura confiance en lui. Mais pour cela, il est essentiel de lui donner l’opportunité de stimuler sa fonction d’initiation. 

Prenons un exemple:

Imaginez une mère oiseau avec son oisillon. Celle-ci lui apporte tous les jours à manger, le porte sur son dos pour aller d’un point A à un point B et le protège lorsqu’un prédateur les menace. 

Si la maman exécute à la place de son oisillon, elle devient le chef d’orchestre du cerveau de son enfant. Pensez-vous qu’en agissant ainsi l’oisillon saura voler de ses propres ailes ?

Il n’aura pas eu l’occasion de réveiller cette fonction d’initiation. En effet, ce dernier n’aura pas appris à développer capacités, il sera craintif, pourra être tué par des prédateurs et mourra de faim.

En ce qui concerne l’enfant, il craindra de s’ouvrir au monde et à l’inconnu et pourra être confronté à des angoisses lorsqu’il grandira. De ce fait, il sera plus compliqué pour lui de créer son identité.

Comment pourrait-il avoir confiance en lui alors qu’il n’a même pas expérimenté ses capacités et ses ressources ?

Sa fonction d’initiation, une fois renforcée, lui permettra de gérer seul et de manière plus confiante sa vie professionnelle, privée et sociale. 

Plus vous lui donnerez l’opportunité de faire cela jeune, plus il se renforcera.

Que faut-il faire concrètement ? Votre rôle, en tant que parents, est important

Il est indispensable de laisser l’opportunité à un enfant d’être autonome, de se débrouiller seul, d’explorer, d’apprendre, de le laisser commettre des erreurs, de recommencer, car les fonctions exécutives se développent de manière optimale pendant l’enfance, et ce, jusqu’à l’âge de 25 ans environ. Il est ensuite plus compliqué de les stimuler.  

En effet, bien que ce renforcement cognitif reste efficace pour un adolescent de 18 ans, celui-ci sera plus simple pour un enfant de 5 ans. Des automatismes et des habitudes seront déjà en place chez l’adolescent. Il faudra alors déconstruire ces mécanismes et les remplacer par de nouveaux. 

Le jeune de 18 ans devra « réveiller » sa fonction d’initiation, lui qui avait l’habitude que maman fasse à sa place pendant toutes ces années ! 

Il est bien sur important d’assurer la sécurité de vos enfants, de les guider et les épauler lorsque vous estimez qu’ils ne sont pas capables d’effectuer certaines tâches. Toutefois, ayez confiance dans les ressources de ces derniers.

Ne cherchez pas la perfection

Le parent parfait n’existe pas ! Et l’enfant parfait non plus.  

Il a ses propres ressources, et vous devez les respecter.

Un enfant de 7 ans n’aura pas les mêmes capacités qu’un autre enfant du même âge. D’autres facteurs sont à considérer, tels que : la génétique, l’environnement et le contexte familial, la personnalité, les fréquentations ou encore l’environnement scolaire. Toute cela stimule nos fonctions cognitives et c’est pourquoi nous sommes tous différents. 

Quel parent n’a pas dit et répété des dizaines de fois à son enfant de ranger sa chambre ou de faire ses devoirs. C’est agaçant d’attendre qu’il se décide à faire les choses, mais c’est aussi tentant de le lui rappeler, car nous avons envie qu’il exécute quand nous l’avons décidé. C’est pourtant dans ces moments-là que vous empêchez sa fonction d’initiation de s’activer, car vous vous substituez ! Vous pensez pour lui.

Il n’y pense pas et ne fait pas les choses, car de toute façon vous lui rappellerez, et je vous assure : il ne le fait pas exprès ! Sa fonction d’initiation est complètement endormie. Vous ne donnez pas l’occasion à celle-ci de se réveiller. 

Il est compliqué pour un enfant de penser à faire ses choses par lui-même, s’il a toujours été conditionné à ce qu’une voix effectue ce travail de rappel à la place de la fonction dédiée dans son cerveau. Il devra alors toujours compter sur quelqu’un. 

Comment fera-t-il lorsqu’il vivra seul ? 

C’est comme un muscle qui n’aurait jamais été sollicité, et que d’un seul coup on vous demandait de participer à un concours de Bodybuilding ! Ce serait surement très difficile pour vous, cela nécessiterait de l’entrainement… Il en est de même pour « Madame Initiation ».

Nous sommes tous différents ! 

Nous ne sommes pas des robots ! Et non !  Peut-être avez-vous l’impression de faire tout ce qu’il faut pour votre enfant, mais le fils (fille) de votre voisin est si bon élève et confiant ! 

Vous vous demandez peut-être ce que ces parents font de mieux que vous pour avoir un enfant si « merveilleux ».

Eh bien, rassurez-vous : RIEN ! Tout comme ces parents, vous êtes juste vous avec vos propres capacités, vos compétences et vos ressources. Il en est de même pour votre enfant, qui a besoin de savoir et de voir que vous avez confiance en lui. 

A titre d’exemple : il est possible que la méthode de travail scolaire de votre enfant ne vous convienne pas toujours. Mais si celle-ci fonctionne pour lui. S’il se sent bien, s’il arrive à suivre, s’il acquiert des connaissances et s’il comprend, alors bravo ! Que demander de plus ? Il est sur le chemin de la confiance en lui ! Vous pouvez le féliciter pour ça.

Pour mieux comprendre :

Vous pouvez vous représenter cette « Madame Initiation comme un réservoir ». Certains enfants en auront un plus gros que d’autres et certains seront plus pleins que d’autres. Ce remplissage dépendra des stimulations que l’enfant aura reçu. 

Nous parlons ici de remplir ces réservoirs au maximum, afin d’optimiser la confiance de votre enfant, mais il ne s’agit pas de lui demander d’aller au-delà de la quantité qu’il peut accueillir (car sinon un manque de confiance en lui pourra survenir aussi) ! 

Ce n’est donc pas évident de trouver le juste équilibre, mais c’est tout à fait possible. 

Vous l’aurez compris, nous sommes tous différents. De ce fait, comparer son enfant ne semble pas être une bonne idée. Sa confiance en lui va, en partie, dépendre du niveau de remplissage du « réservoir de Madame initiation » et ce, quelque que soit ses capacités.

En résumé : rendez vos enfants autonomes et ayez confiance en leurs ressources !  

Vos enfants ont besoin de savoir qu’ils peuvent faire les choses par eux-mêmes. Ils ont besoin d’apprendre à connaitre leurs limites et leur fonctionnement. Comment peuvent-ils avoir confiance en eux si nous faisons à leur place.

Laissez leur l’opportunité de devenir eux-mêmes et  de se créer une identité à part entière.

Ne pas avoir confiance en soi revient à ne pas savoir qui nous sommes.

Frustrez-vous pour avoir la paix et enrichir le bonheur de vos enfants ! 

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